La mise en scène
Elle est à l'exemple de l'humilité de ce petit
bouffon de Polzounkov, raillé par tous, humilié,
écrasé, mais qui nous donne la possibilité
d'accepter la vie dans ce qu'elle a parfois de plus pitoyable.
Comment à partir de cette simplicité, magnifier
le récit, le pousser à son comble, sa frénésie
véhémente, si ce n'est avec une ampoule, des
accessoires essentiels, un costumes usé, une chaise,
un peu de poudre et beaucoup de générosité.
Car c'est avant tout, un travail avec l'acteur : Sur son plaisir
à jouer avec le personnage; Sur sa capacité
à se glisser dans les failles, dans les angles morts
du texte (le récit est apparemment heurté mais
en réalité très construit) et à
partir de là, de ces zones d'ombres, amplifier le jeu
de l'acteur par des gestes bruts, par des mouvements dé-rythmés,
des mines grossières, des pantomimes archaïques,
des expressions poussées à leur paroxysme.
L'espace théâtral
Comme dans le théâtre de foire, il s'agit de
gagner la faveur du public !
Le personnage Polzounkov s'adresse à lui, le prend
à témoin, tente de le faire réagir...
et ce, avec tous les subterfuges de l'art du Bonimenteur,
excès, surenchère, mensonge, filouterie. Le
public est actif. Pour parvenir à cela, Polzounkov
se met en représentation dans l'intimité et
à proximité du public. Il n'existe que par lui,
il ne vit que pour lui. Il en a besoin pour se raconter.
Le récit de Dostoïevski, suscite donc une configuration
intimiste dans un lieu public,
un petit théâtre, un hall, un café.
IL N'Y
A PAS DE FRONTIÈRE ENTRE L'ACTEUR ET LE PUBLIC.
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