JANVIER 2005 : Création de Mon
petit garçon.
Et ce qui ne devait pas arriver est arrivé. L'émotion
a submergé l'acteur. Il n'en est pas sorti.
DECEMBRE 2005 : Fin de l'histoire.
Mais le papa a compris après bien des erreurs et des
souffrances que l'on ne récupère jamais ce que
l'on a perdu
et puis d'abord çà ne sert
à rien.
Si ce n'est se faire beaucoup de mal. L'enfance est une invention
des adultes qui resteraient à jamais des enfants ?
Le papa voulait- il vraiment sortir de son enfance à
lui ? L'avait il jamais quitté d'ailleurs ?
Lui qui disait qu'un papa ne pleurait pas. Il se trompait.
Il se mentait. Il se cachait.
Finalement ce papa là pleurait énormément.
En silence. Comme une plainte muette.
Trop sourde. Trop lourde. Trop souvent pour le petit garçon.
Lui n'en voulait pas de ce papa là.
Car lui savait qu'il avait la vie devant lui. Il ne voulait
que profiter des instants, s'amuser, rigoler. Le papa ne le
pouvait plus. Il ne regardait plus, n'entendait plus, ne vivait
plus.
Finalement c'est le petit garçon qui a consolé
le papa. Simplement. Par sa présence d'enfant.
Alors le papa pour redevenir le père qu'il s'était
oublié a imaginé travailler le souvenir de son
petit garçon absent. Il va explorer le souvenir qu'il
a de lui. Il le décrit, l'écrit, le peint,
l' imagine, le ré-imagine. Il le fait renaître.
Ses contours deviennent ombres, ses traits coups de pinceaux,
son caractère écriture, son âme la musique
de son travail.
Le tout forme une calligraphie élégante noire
et blanche d'un souvenir revisité avec bonheur car
au final l'écriture est bien réelle. Témoignage
de leur existence mutuelle.
" Nous sommes finalement vivants " : se dit le père.
Louanges !
Peut être ne sont ils pas ensembles mais vivants dans
l'espace qui les séparent par l'écriture calligraphique.
Par l'acte créatif. Il en a fait son métier.
Son job est de travailler avec ses sentiments. Certains disent
qu'il est artiste. Lui sait maintenant que tout cela est passé,
que la vie est passée sur eux, sur les deux, qu'ils
sont grands, que l'avenir est presque ailleurs.
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