une pièce pour des acteurs
pour de très bons acteurs
une pièce pour des numéros d'acteurs
pour des performances théâtrales
pour des explosions intimistes
pour se faire comprendre
pour se faire aimer
pour se faire reconnaître
pour exister
pour s'extraire de sa solitude
de la solitude au sein de la famille
de ces couloirs de solitudes
dans la géographie de la maison familiale
ou plutôt de la cellule familiale
le langage poétique de J.L Lagarce
dans cette pièce trouve son écho le plus juste
peut être
la précision avec laquelle s'expriment tous les personnages
atteint sa justification
comme si il avait attendu tout ce temps pour justifier son
écriture.
Ce besoin infini de trouver les mots justes pour s'expliquer
comme dans une célébration mortuaire, après
la perte d'un être cher durant la cérémonie
de deuil, toute parole devient essentielle, capitale, précieuse
presque inavouable et pourtant oh combien salvatrice
le mot doit être précis et juste pour ne pas
troubler l'équilibre instable des vies en présence
.
de la mort toute proche.
" Et il repart sans avoir rien dit d'autre
que les choses ordinaires qu'on se dit dans les familles quand
on ne sait pas quoi se dire. "
Cela se peut il que l'on ait pas de choses à se dire
? De quel membre de la famille provient ce trouble ?
Du géniteur de la famille ? ou bien de la progéniture
?
Ce sont bien souvent les choses ordinaires qui révèlent
les faits les plus extraordinaires.
Louis convoque sa famille dans ses souvenirs ou dans un imaginaire
pour se révéler,
pour les révéler au public, pour leur faire
un hommage, à se dire, à s'avouer.
Et c'est aussi une pièce sociale.
C'est l'aveux de la fin d'un certain monde social.
C'est une pièce qui traite du désenchantement
social.
Une pièce qui traite de l'impossibilité de transcender
sa condition sociale.
Oui cette pièce porte en elle ce message.
Ne pas avoir peur de l'affirmer.
Le sens général du spectacle serait d'aller
de la comédie grotesque et bouffonne
à la tragédie antique
et donc moderne.
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