Paroles sur le travail théâtrale
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Bruno Marchand :
J'aimerais entendre la musique de certains instants de leurs
distance.Tous ces moments où la tension du silence
est musicale,
infiniment identifiable et pourtant presque inaudible.
Une suite de variations sur un même thème féminin
/ masculin.
Pierre Marie Trilloux :
Il sera plus question d'un univers sonore que d'une musique
au sens traditionnel du terme.
En complicité permanente avec la vidéo et la
lumière, il tendra a créer un magma où
les perceptions se croisent, s'entremêlent et se confondent.
Flux et reflux léger ou oppressant, obsessionnel ou
quasi subliminal, l'univers sonore sera présent aussi
bien sur scène que dans la salle afin de créer
deux plans sonores qui se répondent ou s'ignorent,
fusionnent ou se repoussent.
Ces deux plans ne formeront qu'un seul espace mis sous tension
dans le but d'immerger le spectateur pour le "condamner"
à prendre parti.
Bruno Marchand :
J'aimerais pouvoir les regarder comme au travers d'une fenêtre
la nuit, me prolongeant dans leur appartement.
Comme si j'assistais à un spectacle auquel je ne serai
pas convié. Invité malgré moi à
les observer.
Une vue sur eux comme derrière un miroir sans teint.
Ces gens là, protégés de mon regard,
se livreraient à eux même, dans l'intimité
feutrée de leur grand appartement. Ils pourraient malgré
tout s'évader d'eux même, de leur espace, regarder
eux aussi aux dehors, au travers d'une fenêtre, la nuit
étoilée, les lueurs de la ville, et puis comme
par un retour sur soi, comme par un déplacement du
regard de l'extérieur à l'intérieur,
un regard introspectif, ils reverraient quelques instants
de leur vie, heureux ou malheureux, les souvenirs de leur
rencontre, de leur sexualité, de leur enfance peut
être, des fantasmes et puis de nouveau la décomposition
de la nuit qui précéderait le lever du jour.
Michel Coste :
Pour détourner complètement le rapport entre
spectateur et la scène, faisons en sorte que le spectateur
se retrouve dans la situation d'un voyeur entouré d'autres
voyeurs. Pour cela la présence d'un rideau en devant
de scène, à travers lequel on aperçoit
tout, comme à travers celui d'une vrai fenêtre,
me parait donner une dimension supplémentaire grâce,
à la possibilité offerte de s'en servir comme
support de projection. "Voir c'est projeter" disait
Bergson. Il sera donc donné à voir trois niveaux
"d'images" avec aussi l'idée d'enfermement
entre deux "virtualité" (celle des images
vidéo) de la présence réelle des acteurs.
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